La pêche de loisir

Les rochers de Langrune

Le vaste plateau rocheux qui s’étend au large de Langrune est le royaume des pêcheurs à pied.

A marée basse, lors des grandes marées, la mer laisse apparaître une série de haut fonds entrecoupés de mares souvent appelées « noé » par les anciens.

C’est en partant de la brèche du nord, encore appelée cale des pêcheurs que l’on découvre ce royaume. Après avoir traversé l’estran parsemé de quelques gas, souvenir d’un lointain passé glaciaire, s’offre à nous la mare des ecorbas dénommée aussi « mouillis » pour le mouillage qu’elle offre aux bateaux des pêcheurs. Passé cette mare s’étendent alors les écorbas de terre, puis du large, avant enfin d’arriver sur l’anguille. Ces trois plateaux parallèles couverts d’algues brunes et rouges, parsemés de moules et creusés de profondes hèves (trous) sont le repaire des étrilles, des tourteaux, parfois des homards et des congres que les plus anciens savent faire sortir par quelques coups de fouëne bien ajustés.

Plus loin, lors des marées d’équinoxe, se dessine le vaste plateau des essarts, séparé de la terre par la noé de l’ile. Pour se rendre sur cette dernière terre, un bateau est nécessaire. Laissant derrière les pécheurs de crevettes et de bouquets armés de leurs bourraques qui sillonnent la mare des écorbas, il faut passer la gambe, puis longer Lépagne et éviter les rochers de st Martins. La traversée de la noé de l’ile ne dure que quelques minutes, si l’on évite de pêcher les bars et autres poissons qui affectionnent particulièrement cette anse.

Une fois sur les essarts de Langrune, souvenirs pour certains d’une ancienne forêt submergée, dont subsistent quelques rares vestiges pétrifiés au sortir de la capricieuse, s’étend un plateau large de 2,5 Km où se succèdent des héves, des têtes et des mares. Passé les soliers couverts de naissains de moules et de fifottes (étoiles de mer), la pêche prend tout son sens. Dans les mares les plies et les soles s’échappent sous les pas tandis que les araignées se confondent avec les rochers.

Sous les hèves, profondes de plusieurs mètres, les crustacés s’agrippent aux parois pendant que les poissons perroquet s’égayent en tous sens.

Au delà, le gas de Milror et le raz bouillonnant ouvrent le domaine des pêcheurs en mer.

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