Son histoire

Langrune au fil du temps…

Le nom Langrune vient de land growan, qui signifie la « terre verte ». En effet à l’époque des vikings, la mer n’était pas si près de Langrune et une forêt recouvrait l’actuelle commune. Autrefois la commune s’appelait Linglonia.

Langrune 44/24…

Langrune était l’un des bastions les plus robustes de la côte de Nacre entre les secteurs Juno à l’ouest et Sword à l’Est. Des digues solides et des ruelles enserrées par des maisons, aujourd’hui connues sous le nom de Place du 6 Juin, formaient une forteresse impénétrable pour les soldats allemands du 736e régiment de grenadiers.

Leurs refuges étaient reliés par des couloirs souterrains, et les fenêtres et portes des maisons voisines étaient murées. La rue de la mer, voie menant au cœur du village, était obstruée par un mur de ciment massif de deux mètres de hauteur, un mètre d’épaisseur, doublé de tranchées pour mieux repousser l’assaut des alliés. Tout ce sinistre décor était garni de canons de 50 mm et de mitrailleuses, prêts à cracher la mort sur quiconque oserait s’approcher.

Cependant, le destin avait choisi son camp ce jour-là.

À Saint-Aubin-sur-Mer, les compagnies « B » et « X » du 48 commando des Royal Marines débarquèrent, bravant les vagues tumultueuses et zigzaguant sur la plage encombrée de chars et de pièces d’artillerie de Nan Red. Vers midi, conformément au plan de l’état-major, elles s’élancèrent en direction de Langrune, suivant la voie ferrée qui aujourd’hui porte le nom de « voie de la libération ». Les deux compagnies, nettoyant le littoral, trouvèrent les postes de défense abandonnés, ne rencontrant que quelques tireurs isolés, jusqu’à ce que la compagnie « X » s’approchant du redoutable bastion de Langrune, près de la mer, et de l’hôtel Cauvin, fut accueillie par le feu implacable des mitrailleuses.

Pendant ce temps, la compagnie « B », sous le commandement du Capitaine Perry, libérait la partie sud de Langrune, envoyant une patrouille vers Luc-sur-Mer pour rencontrer le 41 commando des Royal Marines, malheureusement en vain, car ce dernier n’était pas encore arrivé. Les deux compagnies décidèrent alors d’attaquer le bastion de Langrune, avançant le long de rues parallèles à travers les quartiers serrés entre le centre du village et le front de mer. Les maisons entremêlées ralentissaient leur avancée. La compagnie « B » progressa depuis l’est jusqu’au carrefour à l’extrémité du bastion et c’est là que le Capitaine Perry fut fauché par la mort.

La compagnie « X », dirigée par le capitaine Hoare, fut arrêtée par des mines et des tirs de mitrailleuses. Vers 18 heures, deux chars Centaure, soutenus par l’unité de marine, furent utilisés pour permettre à la compagnie « B » de pénétrer à l’extrémité est du bastion, rue du colonel Harivel. Cependant, leur avancée fut de courte durée. Vers 21 heures, alors que la lumière du jour s’éteignait, la décision fut prise de maintenir le terrain conquis avec un effectif réduit jusqu’à l’aube et de se concentrer sur la défense du sud pour éviter une contre-attaque allemande.

La nuit s’écoula silencieuse, et au matin du 7 juin, vers 9 heures, deux canons antichars canadiens M10 arrivèrent pour reprendre l’assaut contre le bastion. L’attaque commença vers 11h30, avec le renfort de la compagnie « A ». Le travail progressa lentement, et le mur de défense fut partiellement démoli à 12h30. À court de munitions, les M10 cédèrent la place à un Sherman, qui avança avec l’aide des soldats des compagnies « B » et « X », dégageant leur chemin à la pelle et à la pioche. Le Sherman franchit l’obstacle et atteignit la promenade, mais resta enserré dans l’une des tranchées obstruant la route. Néanmoins, il pilonna le bastion avec une détermination féroce.

Enfin la compagnie « A » réussi à pénétrer au cœur du bastion, se battant maison après maison. Vers 15h30, épuisée par les combats, la garnison allemande décida soudain de se rendre, sortant des caves et des casemates, les mains en l’air. On découvrit alors que seuls deux officiers et 33 hommes du régiment de grenadiers étaient restés, dix autres gisant, silencieux pour l’éternité. À la fin de cette bataille acharnée, la commune de Langrune-sur-Mer était finalement libérée par les vaillants soldats du 48 commando, qui ne comptaient plus que 233 hommes, ayant sacrifié près de 217 de leurs frères d’armes depuis le débarquement.

Le 48e commando reçut alors l’ordre de maintenir le contrôle et la sécurité de Langrune et de Saint-Aubin, réduisant au silence les tireurs isolés.

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